28 mars 2008

Le Festin de Babette et un Voyage à Pieds autour de la Méditerrannée à la rencontre de l'Huile d'Olive...

Aujourd'hui pas de recette.
Ou peut-être une recette pour le Week End, sous la couette devant un bon film pour passer entre les gouttes de pluies...

Vingt ans sans télévision ou presque, ça vous marque. Ca vous fait lire, même l'annuaire, mais le jour où vous possedez un petit écran, c'est lui qui vous possède...

Autant vous dire, que ma première année de fac, j'ai regardé tous les épisodes de Drôles de Dames, avec Chaaaarlie...
Et même la petite maison dans la prairie...
Et même...non, je ne peux pas tout avouer!

Et, par chance, j'ai rencontré mon homme, légèrement au fait de tous les bons films, les films intelligents, les films beaux...
Un après midi, chez lui, enfin, chez ses parents qui n'étaient pas là, il pleuvait, il faisait gris (Brest hein!) on s'est posé sur le canapé avec une couette (mais non, ce ne sera pas une histoire cochonne) et on a choisi un film parmi les 900 et quelques cassettes (aaah, les cassettes...)
Il y avait deux films sur celle -ci, je vous parlerai du second une autre fois.
Attention, je vais vous raconter la fin, mais si mal, que vous devrez vérifier par vous même.
Le Festin de Babette, donc. Inspiré d'une nouvelle de Karen Blixen...

Il faut imaginer mon inculture à l'époque sur la science du cinéma.
Il faut savoir que quand je regarde un film et qu'on me demande l'heure, je réponds en fonction du film que je regarde. Je ne regarde pas, je suis dedans.
J'adore aller au cinéma, surtout quand personne n'a de pop corn ou de papiers bonbons à ouvrir...de toute façon, le son est tellement fort...
Donc, on enclenche la cassette, et le film commence.

Ce n'est pas un film d'action. Il y fait froid, il y a du vent. Nous sommes dans le Jutland, au Danemark, vers 1870 (La Commune à Paris). Débarque une française, Babette, dont on ne sait rien et qui se fait engager par les deux filles du Pasteur. Lequel est mort depuis longtemps, mais dont l'emprise est toujours d'actualité.
Et les rapports entre ces soeurs et Babette, entre les gens viellissants de la communauté de ce village, se tissent devant nous, les rancoeurs cachées, les non dits.
Babette a gardé un lien avec la France, un billet de Loterie.
Un jour elle gagne.
Va t-elle retourner en France? s'offrir un quelconque bien matériel?
Les soeurs dont on a appris les passions passées, l'histoire d'amour interrompue parce que c'est comme ça, les cours de chant et la carrière interrompue parce que c'est la vie... ces soeurs dont on voit la bonté et l'amour qu'elles portent à leurs voisins amis, leur communauté, aiment Babette aussi.
Quand Babette décide d'offrir un dîner, elles pensent que ce sera un simple dîner d'adieu.
Quand elles voient des tortues arriver par canot, des cailles, des caisses de vin et de champagne, elles font promettre à leur "congrégation" de ne rien dire qui pourrait compromettre cette lubie étrange de Babette. Qui ne dit rien, sourit, mais continue son étrange manège.
Tous le monde est convié. Ils ne sont pas si nombreux, mais un invité extérieur fait aussi partie du repas: le "général". Je ne me souviens plus de son grade exct, mais c'est un homme qui a eu une belle carrière miliaire, a voyagé et connaît le monde.
C'est l'amour d'une des soeurs, celui qu'elle a laissé partir.
C'est celui, qui seul ne sait pas qu'au dîner la consigne est de ne rien dire.
Et c'est donc celui qui au fur et à mesure raconte à quoi ce met lui fait penser. Celui qui écarquille les yeux en lisant l'étiquette de la bouteille de ce vin qui est offert généreusement. Celui qui traduit la vie de Babette, la révèle et fait comprendre la beauté du geste.
Celui qui soupire d'aise en même temps que les joues des convives rosissent, les langues se délient, les yeux brillent.
Et les rancoeurs se noient dans un moment de pur bonheur. D'amour. Le vrai, pas le mou.

C'est l'antithèse de "Festen".
C'est un film magique qui réconcilie avec l'humanité, rien que ça.
Je ne l'ai pas revu depuis, ce qui peut expliquer les inexactitudes que vous pourrez relever si vous voyez ce film dans un futur proche.
Mais ne le ratez pas.

L'huile d'Olive?
J'écoute souvent l'emission d'Eric Lange, le soir tard, la tête sur l'oreiller.
On y entend des gens extraordinaires. Des gens qui ont une vie étonnante et parfois, des initiatives intéressantes, comme celle d'hier soir, de ces étudiants d'une école de commerce qui pendant un an font le tour de la méditerrannée pour suivre la Culture dans les deux sens du terme, de l'Huile d'Olive. L'Or de l'Olivier aurais-je tendance à dire.
Ils ont un site, , et c'est plein d'enseignements.

Si vous avez réussi à tout lire, si vous n'avez trouvé aucune faute, bravo.
Si vous avez tout lu et qu'il y a des fautes dites le moi, et bravo aussi.
Les autres, je comprends, c'est long hein?



23 commentaires:

Anonyme a dit…

Toujours un plaisir de te lire... oserais-je ? l'accent sur le dernier "dites"... Sur ce je vais visiter ce site...

sooishi a dit…

Le festin de Babette, quel film magnifique!
Je suis très émue à chaque fois que je le vois...

Marie Seattle a dit…

"Intéressant"... Un accent au début sur "possedez", et le "dites" de Tiuscha... Et je crois bien que c'est tout! Je ne t'invite même pas à relire les fautes de mon billet d'hier soir, j'avais la tête en compote et je n'ai toujours pas eu le courage de me relire ce matin, ça doit être proprement catastrophique! Tifenn, j'ai tout lu, et comme toujours je me suis laissée porter par tes mots. Il n'y a rien à faire, juste laisser courir ses yeux sur tes lignes... Ce film, il faudrait que je me le trouve. Je crois bien que s'il t'a plus, j'adorerais.

Rosa's Yummy Yums a dit…

Je sais ce que c'est de vivre sans TV... Comme toi, j'ai passé 20 sans petit écran!!!

Bises,

Rosa

Godnat a dit…

Un film magnifique c'est vrai et émouvant. Une belle histoire de don de soi. Et un plaisir en plus pour notre famille qui a un lien particulier avec le Danemark.

Anonyme a dit…

Je suis tombée en amour avec ce film vu à sa sortie en salle et vu et revu avec toujours autant d'amour !!

Tifenn a dit…

Merci Tiuscha et Mavielle de vos regards acérés et de vos compliments...
Bienvenue Ooishigal et Godnat (et merci pour les cannelés)...
Rosa, tu as survécu aussi?
Hélènepiano, oui, je suis d'accord!

Claire a dit…

J'aime beaucoup ce que tu a écris, j'étais plongée dedans, et j'ai lue jusqu'a a la fin (c'est vrais, rassure toi!) Ca donne très envie de voir ce film, on est vendredi, peut-etre que ce weekend...
J'ai moi aussi grandit sans tv, j'en ai une maintenant mais mes enfants n'ont pas le droit de regarder. (je vais pas lancer une polémique sur ca, mais si ca t'interesse je peux t'envoyer des documents sur ce thème)

Gracianne a dit…

C'est un des plus beaux films que je connaisse - ah les cailles en sarcophages, j'ai toujours eu envie d'en manger depuis.

Anso a dit…

Juste un com pour te dire que je vais te lire en entier ... A demain pour le deuxième com !!

Anso a dit…

En fait j'ai tout lu voilà, sans cliquer sur les liens encore (ça sera pour le 3ème com !!) mais tout cela donne faim !! Tu racontes magnifiquement même avec des "inexactitudes". Moi, raconter, je ne sais pas !! En sortant du ciné je ne peux pas parler quand le film m'a plu, impossible, encore dedans !! Je vais tâcher de le trouver ton film parce que j'ai adoré Blixen en livre (mais pas Babette). Merci de nous nourrir l'âme, elle rouille parfois de trop de naiseries (du coup l'huile d'olive c'est bien vu pour graisser les boulons du cerveau !!). Biz

Anonyme a dit…

Eh bien moi, j'avais la télé petite et je ne l'ai plus maintenant. Un choix qui me permets d'être libre de mon temps. Et oui, je pense qu'avec la télé, je serais lobotomisée aux séries américaines et autres. Néanmoins, je suis allée voir récemment ton raccourci sur la création des merguez. J'ai trouvé d'autres documentaires sur le sujet dont un numéro d'envoyé spécial. Très intéressant! Tout cela pour te dire, que moi aussi, je n'ai jamais aucune difficulté à te lire et surtout que j'adore tes liens. Merci aussi pour ton message.

Tifenn a dit…

Vraiment, je suis très touchée de vos passages et messages...d'habitude, quand il n'y a aucune recette ni aucune image, on passe sans s'arreter...la magie du film continue! merci à vous!

Anonyme a dit…

Oh oui j'ai tout lu. Ce n'était pas si long et surtout, ça se lit bien.
Tu fais bien d'en parler, surtout ici. Superbe film en effet, avec des gros plans de cuisine qui font envie, et Stéphane Audran tout particulièrement remarquable dans ce rôle.

gh a dit…

Je n'ai jamais vu ce film mais tu donnes envie de le faire. En plus d'essayer de passer entre les gouttes ce week end, on a en commun l'absence de TV et l'habitude d'écouter Eric lange de temps en temps.
Bon week-end avec éclaircies.

Bil Murche a dit…

Un plaisir... un blog, une pépite dénichée au gré des visites dans cette blogosphère infinie ! Tout ça à partir d'un "by jove" de l'année dernière. Comme quoi il n'est jamais trop tard pour les découvertes.. heureuses. Merci.

Anonyme a dit…

Oooo, un message (que j'ai lu entièrement bien sur!) qui pour une fois me donne envie de voir un film et pas de filer en cuisine ! ça tombe bien, c'est meilleur pour les cuisses ;) ceci dit en Italie je sens que je vais galérer à le trouver...
Bon week-end !

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Anonyme a dit…

Ouf ! Il y en a qui ont survécu au choix cruel des parents de ne pas recevoir la télévision chez eux!
Caramba ! La vie est belle!

Anonyme a dit…

Merci pour ton message ! je vais aller voir si je trouve le film, et je peux toujours le faire livrer en France chez mes parents...

Pour l'adresse mail, c'est normal, on m'en demande pas dans le choix de l'identité ;) !

Bonne semaine, que je te souhaite de commencer en pleine forme après la détente de ce week-end !

Marie Seattle a dit…

Coucou madame Tifenn, si j'ai bien compris tu es un peu malade, alors repose-toi bien, tue-moi cette fièvre, et reviens-nous vite, avec tes mots, et tes tueries pleines d'épices, et de chocolat, et de cannelés! Bisous

Claire a dit…

Ah tu es malade? Alors tout de bon, repose toi comme tu peux et reviens nous vite!!

danslacuisine a dit…

J'ai également adoré ce film (on dit culte non ?), il y en a peu en fait des films comme çà que l'on peut regarder 10 ans après et dont la magie est toujours présente !
Rien à voir mais je pourrai mettre dans cette catégorie, "chantons sous la pluie", à chaque fois, cela me fait le même effet !

Dans un registre plus proche du Festin de Babette, il faut absolument voir "L'odeur de la papaye verte", c'est sublime...
Merci d'avoir partagé ces images avec "nous" lecteurs de passage.