8 juin 2007

"Le soleil des Scorta", Laurent Gaudé




"La chaleur du soleil semblait fendre la terre. Pas un souffle de vent ne faisait frémir les oliviers. Tout était immobile. Le parfum des collines s'était évanoui. La pierre gémissait de chaleur."



Ce sont les premières phrases de ce livre magnifique.

L'histoire d'une famille, pauvre, dans une région où rien ne subsiste si ce n'est le caractère de ses habitants, le soleil, la chaleur, la terre brûlée...

Laurent Gaudé restitue avec force la volonté de caractère d'une famille née dans la violence, où la prospérité est une fin en soi, un but, un Graal, pour acquérir le respect d'un village entier...c'est ce village qui fait le caractère des Scorta, qui trace leur destinée. C'est le pays qui forge la solidarité des membres de la famille, leur fierté, leur amour.

J'ai repensé à Giono en lisant ce livre, car Laurent Gaudé réussit à nous faire ressentir l'âpreté et la canicule des Pouilles, l'âme des habitants de Montepuccio.

Un livre dense et riche, chaque mot étant une gorgée d'eau fraîche dans un paysage torride...


Accessoirement parlant, ce livre est prix Goncourt 2004, et personnellement je le préfère de loin au Goncourt 2006....



5 commentaires:

bernie a dit…

Je l'ai lu à sa sortie et j'en ai toujours un superbe souvenir.
A relire par temps de canicule à l'ombre derrière des volets !

by Danie a dit…

Le Goncourt 2006, c'était Houellebecq? je n'ai pas du tout aimé, je n'aime pas son style, et il n'y a pas d'histoire.
Ah non, ok, je comprends, 2006 Les Bienveillantes, c'était dur au début, et puis si, je me suis prise dans la lecture, suis alée jusqu'au bout, horrifiée et fascinée, instructif quand même.
Je vais suivre tes conseils et acheter Gaudé pour cet été.

Tifenn a dit…

C'est pour le style que j'étais déçue, atone, mais avec le recul je me dis qu'il a fait exprès...son narrateur est en qq sorte atone aussi, spectateur, acteur, se sentant mal mais sans savoir pourquoi, sans le dire et donc sans l'exprimer...la colère ou la révolte ont une "couleur" de style, un genre littéraire , mais le nazisme non;
En revanche, c'est un travailde documentation énorme, fouillé, riche...pê trop en l'état...je ne sais pas, mon impression première ne tout cas c'était qu'il manquait qq chose, un aveu, un desaveu?
ça vaut pê le coup d'être relu?

by Danie a dit…

Ben lire deux fois les Bienveillantes, faut du courage quand même!
Félicitations, même dans le commentaires, tu écris bien, résume, explique, argumente, chapeau. (tu devais avoir de bonnes notes en français toi)

Anonyme a dit…

L.Gaudé merite bien le billet que tu consacres à son livre !! Je n'ai jamais été déçue (ou peut-être un peu par Dans la nuit Mozambique, mais je lui pardonne !!). J'aime beaucoup ta façon de parler de ce roman merveilleux ...
Plus récemment as-tu lu La Fille des Louganis de Arditi, qui pourrait nous faire voyager sous les mêmes latitudes que Monsieur Gaudé ???
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