19 janvier 2009

"Le goût des abricots secs" de Gilles D. Perez...

"De l'autre côté de la cloison, le vieil homme s'est blotti sous la couverture, c'est une nuit qui touche bientôt à sa fin. Il ne comprend pas pourquoi il est vivant, il aurait dû partir avant sa femme, c'est ce qui arrive, en général. Peut-être lui aurait-il demandé de jouer une dernière fois, juste avant qu'il ne meure, et peut-être aurait-il voulu s'éteindre au moment précis où elle aurait plaqué les derniers accords de la douzième des Scènes d'enfant, celle que Schumann a intitulée Kind beim einschlafen, l'enfant s'endort, mais, au fond, je ne crois pas, elle est si loin de toute agonie, la musique de Schumann...
Sa femme serait restée seule, assise à son piano, jouant jusqu'à la fin. Ses d
oigts frôlant à peine le clavier-ses mains ne pèseraient guère que le poids d'un peu de plume-, elle jouerait, seule dorénavant, de l'autre côté de la cloison. Nue parfois, son corps en ruine sur le tabouret, en souvenir de ce jour ancien, au début de leur amour, quand tout était possible et la mort une incertitude encore. Et c'est elle que j'entendrais derrière la cloison, chaque soir et peut-être des journées entières, ce serait elle, assise à son piano. Mais ce qui importe c'est ce que lui écoute, et ce que lui écoute, derrière la cloison, c'est elle-tant qu'il l'écoutera, il demeurera en vie, le vieil homme."

Hier et avant hier, pluie et tempête...
Temps à lire en trois heures à peine, et à relire en savourant, ce livre mince, triste et mélancolique comme la pluie, mais tellement beau...deux histoires d'amour, le vrai, celui qui résiste aux guerres et à l'exil, mais qui ne peut rien contre la mort ou la folie.
Sa lecture m'a donné envie de refaire une Torta di Mandorle, ce fabuleux gâteau aux amandes que j'avais réalisé déjà,(clic)
Et comme le lendemain nous sommes partis à la recherche des Dolmens d'Erdeven, que la balade s'étendait sur 8 km, et que le froid et la boue ont eu raison de la resistance des petits, nous nous sommes consolés en refaisant ces
crêpes (j'avais fait la pâte (clic) le matin quand même...) que nous avons garnies de salé (champignons, coeurs d'artichauds, lardons, crème) comme de sucré (sucre de canne ou chocolat fondu)...et nous étions bien...
Maintenant, je suis au stade final d'un pain qui m'a tout l'air farpait, mais je vous tiens au courant! Au fait, vous en êtes où de votre recette au chocolat?

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Schumann, loin de l'agonie...Bof! 3 jours d'affilée, j'ai écouté ses lieder chantés par Edith Mathis pour écouter la voix d'E.M.et en prendre de la graine. Au bout des 3 jours, j'étais au bord du suicide, oui!
Bon, j'aurais peut-être dû écouter autre chose, et pas en boucle?

Gracianne a dit…

Tes photos, ta banniere, c'est de plus en plus joli ici. J'adore ces couleurs.

Nanou Desplancke a dit…

Je découvre ton blog grace à 750 gr il est superbe tes photos sont magnifiques et tes recettes me donnent l'eau à la bouche particulièrement ce beau gateau breton . A bientôt.

Marmitedecathy a dit…

Gracianne a raison, tes photos sont de plus ne plus belles, j'adore venir ici