Jim, Nigel et tous les autres...et puis moi.(billet du mois).
Depuis quelques semaines, nous sommes capables de soigner n'importe quoi à la maison, des rhinites, bronchites, otites, trachéites, laryngites, à l'asthme, aux allergies...c'est simple, nous avons une pharmacie ambulante, les fonds de sirops des uns commençant le traitement des autres vu que le partage est une vertu qui s'applique aussi aux microbes.
Les nuits sont courtes, entrecoupées des toux asphyxiantes qui te font croire que la vie va s'arrêter là, tout de suite.
Alors, le matin, quand le soleil a bien voulu darder un rayon sur l'herbe verte du jardin, que la nuit reste marquée simplement sur le visage maternel et encore bienveillant (quoique, faudrait pas non plus lui demander midi à quatorze heures), le besoin de revenir à l'essentiel, aux choses simples, terrestres aussi bien que vivantes, me taraude l'esprit, me chatouillant les neurones jusqu'à trouver une solution efficace comme un bon livre.
Comme celui que j'ai commencé, sans me méfier, au détour d'un polar, mais sans préparation hop, immersion brute de décoffrage, alerte, émotions et sensations tout azimut.
Jim Harrisson, "Retour en Terre".
On sait dès le début que c'est une histoire avec un mort. Seulement, ce mort là on apprend à le connaître, il nous raconte quelques petites choses de sa vie, ses croyances...Et tout à coup, on n'est plus dans l'Amérique de la télé, celle des fast food, ni des séries abrutissantes mais néanmoins addictives. Non, on est emportés par le souffle de la région des grands lacs, on ne sait plus à quelle époque on se situe, puisque, au fond, l'essentiel, c'est la racine. Et puis l'Amour. Et puis la Terre. Et puis...
A l'heure où je vous parle, je ne l'ai pas fini. Donald est mort pourtant, mais Cynthia est encore entre deux eaux, entre le passé et l'avenir... tiens, si je vous en mettais un bout?
(c'est Cynthia qui parle)
Après quoi, je vous laisse continuer...
Oui, il y a des jours comme ça...
Et puis les bons livres sont aussi dans la cuisine. N.S. vous voyez?
Les nuits sont courtes, entrecoupées des toux asphyxiantes qui te font croire que la vie va s'arrêter là, tout de suite.
Alors, le matin, quand le soleil a bien voulu darder un rayon sur l'herbe verte du jardin, que la nuit reste marquée simplement sur le visage maternel et encore bienveillant (quoique, faudrait pas non plus lui demander midi à quatorze heures), le besoin de revenir à l'essentiel, aux choses simples, terrestres aussi bien que vivantes, me taraude l'esprit, me chatouillant les neurones jusqu'à trouver une solution efficace comme un bon livre.
Comme celui que j'ai commencé, sans me méfier, au détour d'un polar, mais sans préparation hop, immersion brute de décoffrage, alerte, émotions et sensations tout azimut.
Jim Harrisson, "Retour en Terre".
On sait dès le début que c'est une histoire avec un mort. Seulement, ce mort là on apprend à le connaître, il nous raconte quelques petites choses de sa vie, ses croyances...Et tout à coup, on n'est plus dans l'Amérique de la télé, celle des fast food, ni des séries abrutissantes mais néanmoins addictives. Non, on est emportés par le souffle de la région des grands lacs, on ne sait plus à quelle époque on se situe, puisque, au fond, l'essentiel, c'est la racine. Et puis l'Amour. Et puis la Terre. Et puis...
A l'heure où je vous parle, je ne l'ai pas fini. Donald est mort pourtant, mais Cynthia est encore entre deux eaux, entre le passé et l'avenir... tiens, si je vous en mettais un bout?
(c'est Cynthia qui parle)
Je me suis allongée sur le canapé et j'ai pleuré pendant moins d'une minute, j'ai dit "Et merde!", je me suis levée et j'ai passé plusieurs heures à nettoyer la maison de fond en comble, allant jusqu'à laver le sol de la cuisine à quatre pattes, même si une femme de ménage devait venir le lendemain. J'ai pensé avec paresse qu'il n'y avait sans doute pas de réaction appropriée à la mort. La seule qui me semblait valable était une modeste astuce gastronomique, dont m'avait parlé une jeune italienne à l'université. On fait cuire trois oeufs dans une grande quantité d'huile d'olive préalablement chauffée au point de fumer. Puis on les mange avec un bon pain de campagne. Comme je n'en n'avais pas sous la main, j'ai mis un muffin anglais au grille pain. La mort s'est éloignée pendant dix minutes, après quoi...
Après quoi, je vous laisse continuer...
Oui, il y a des jours comme ça...
Et puis les bons livres sont aussi dans la cuisine. N.S. vous voyez?
Il se trouve que nous avions des Hôtes, dont la Dame avait un prénom très XIXème (enfin, l'idée que je me fais du XIXème...), Vivienne, aussi doux et chantant que l'accent des Grands Bretons outre atlantique quand ils parlent le français, sans avoir besoin de dire "de le " ou "le" à la place de "là"...
Enfin bref, je m'essayais alors à traduire une autre recette d'avril de sieur Slater...avec toujours force dictionnaire et aller-retours vers l'ordinateur.
Les conversions m'ont, un temps, fait frémir...et puis en fait, c'était juste, je ne me suis pas trompée.
Le Bramley Apple Shortcake sans Bramley mais avec plein d'apple quand même, ouf!
Puisque j'avais sous la main une "vraie Anglaise", et que le Harraps séchait sur le "Bramley" je lui posais la question; il s'agit en fait d'une variété de pommes très acide, oui, ce qui expliquait tout ce sucre!
la "Pastry": pâte sablée!
310g de beurre (demi sel toujours pour moi)/ 180g de turbinado sugar (bon, j'ai mis du sucre roux hein)/ 1 oeuf/ 625 g de farine T55/ 1 càc et quart de levure/ un fond de lait et de sucre cristal pour la fin/
La garniture:
1.2 kg de pommes acides (j'ai mis 1.5kg la deuxième fois)/ un demi citron pour son jus/ 50g de beurre/ et une bonne grosse càs de sucre cristal.
D'abord, tu places tout tes ingrédients en face de toi, ça t'évitera de chercher (y a plein de bols finalement dans une cuisine).
J'ai un robot et vu la quantité c'est souhaité, mais si on a de bons doigts ou une bonne poigne (ou un homme pas loin) c'est faisable aussi à la main.
J'ai mis le sucre avec le beurre en morceaux dans le grand bol du robot et avec la feuille j'ai tourné vitesse 2/3 pour amalgamer les deux en une pâte assez homogène, de façon à bien intégrer le sucre au beurre, ça doit être light et fluffy ;-)
Tu ajoutes l'oeuf en tournant toujours et puis la farine petit à petit jusqu'à former une boule.
Là, je l'ai sortie du bol et je l'ai pétrie, laissant toute la fatigue des nuits blanches et l'inquiétude des toux inexpliquées, fuir en même temps que la pâte s'assouplit et devient moelleuse. Ne jamais rechigner devant un travail manuel constructif quand on n'en peut plus, ça délasse.
Tu as un moule assez large et peu profond, tu l'apprêtes s'il n'est pas en silicone (j'ai utilisé un moule à tarte silicone de 28 cm de diamètre, mais un peu plus petit et un peu plus haut ça doit être bien aussi)
Tu découpes ta pâte en deux, tu étales un morceau en un disque aussi large que le fond plus les bords de ton moule. Il sera assez épais. Et tu le poses sur le moule. Tu mets la pâte restante et le moule au frais avec un film alimentaire pendant 20 mn soit le temps de préparer tes pommes.
Tu remplis un saladier d'eau et tu y presses le jus du demi citron.
Tu pèles tes pommes, les coupes en quatre ou en huit, comme tu veux, et tu les poses au fur et à mesure dans le saladier pour leur éviter de s'oxyder.
Préchauffe ton four à 180°.
Mets sur le feu une poêle assez grande, où tu fais revenir noisette les 50 g de beurre. Dès que tu entends le scchhhh, tu y verses tes pommes coupées et tu attends qu'elles dorent.
C'est l'étape qui te dit qu'une bonne pomme acide et dure genre pomme à cidre serait parfaite; il ne faut pas que la pomme se délite, elle doit rester ferme, donc tu fais attention en les retournant pour les dorer sur toutes les faces. Et puis, tu saupoudres la bonne càs de sucre qui va caraméliser les pommes. Un bonheur. Tu te réconcilies avec la mère la Terre, avec l'humidité qui met tout le monde à plat et la pluie qui noie tes myosotis et t'empêche de voir plus loin que le bout de ton nez.
C'est prêt.
Y a plus qu'à faire le montage: tu sors ton plat et ta pâte que tu étends à son tour, elle va faire le couvercle.
Tu mets tes pommes dans le moule qui contient déjà la Pastry, tu te sers du jus avec un pinceau pour humidifier les bords, ça va coller ensembles le haut et le bas.
Tu poses le couvercle de pâte, tu pinces bien avec tes doigts, tu t'amuses s'il te reste de la pâte à faire des dessins sur le dessus...
Et tu enfournes 40 mn.
En fait, c'est un gâteau de grand mère. Un gâteau d'antan, avec des produits de base, simples, avec le travail des bras, le plaisir des odeurs. C'est à la fois une "pie" et un crumble.
Il pourra même servir à un pique nique, si tu fais bien attention de le démouler uniquement quand il sera froid.
Tiens, comme cette fois, là où on a pique-niqué dans une maison en bois toute neuve, sans eau ni électricité. C'était hier en fait.
Un pique nique où la maîtresse de maison prévoit de belles assiettes, de beaux verres, des bulles et du vin...à la bonne franquette sur des planches de bois, les enfants faisant du toboggan sur le tas de terre de remblai...du plaisir du plaisir encore du plaisir! Il aurait pu aussi assister à un autre pique nique, ce gâteau, s'il n'avait pas été annulé cause de mauvais temps et mauvais rhume, laissant sur le carreau la famille des protagonistes. Qu'à cela ne tienne, les vacances c'est aussi fait pour des rencontres, entre la "Fin de la Terre" au nord et la "Petite Mer" par exemple. Une histoire de Bretons, en somme. Vous m'excuserez peut-être ce billet fleuve, fourre tout, pas très rangé...alors, je reviendrai peut-être un peu plus vite, un peu plus souvent, un peu moins long...aussi...
Quoique.
Enfin bref, je m'essayais alors à traduire une autre recette d'avril de sieur Slater...avec toujours force dictionnaire et aller-retours vers l'ordinateur.
Les conversions m'ont, un temps, fait frémir...et puis en fait, c'était juste, je ne me suis pas trompée.
Le Bramley Apple Shortcake sans Bramley mais avec plein d'apple quand même, ouf!
Puisque j'avais sous la main une "vraie Anglaise", et que le Harraps séchait sur le "Bramley" je lui posais la question; il s'agit en fait d'une variété de pommes très acide, oui, ce qui expliquait tout ce sucre!
la "Pastry": pâte sablée!
310g de beurre (demi sel toujours pour moi)/ 180g de turbinado sugar (bon, j'ai mis du sucre roux hein)/ 1 oeuf/ 625 g de farine T55/ 1 càc et quart de levure/ un fond de lait et de sucre cristal pour la fin/
La garniture:
1.2 kg de pommes acides (j'ai mis 1.5kg la deuxième fois)/ un demi citron pour son jus/ 50g de beurre/ et une bonne grosse càs de sucre cristal.
D'abord, tu places tout tes ingrédients en face de toi, ça t'évitera de chercher (y a plein de bols finalement dans une cuisine).
J'ai un robot et vu la quantité c'est souhaité, mais si on a de bons doigts ou une bonne poigne (ou un homme pas loin) c'est faisable aussi à la main.
J'ai mis le sucre avec le beurre en morceaux dans le grand bol du robot et avec la feuille j'ai tourné vitesse 2/3 pour amalgamer les deux en une pâte assez homogène, de façon à bien intégrer le sucre au beurre, ça doit être light et fluffy ;-)
Tu ajoutes l'oeuf en tournant toujours et puis la farine petit à petit jusqu'à former une boule.
Là, je l'ai sortie du bol et je l'ai pétrie, laissant toute la fatigue des nuits blanches et l'inquiétude des toux inexpliquées, fuir en même temps que la pâte s'assouplit et devient moelleuse. Ne jamais rechigner devant un travail manuel constructif quand on n'en peut plus, ça délasse.
Tu as un moule assez large et peu profond, tu l'apprêtes s'il n'est pas en silicone (j'ai utilisé un moule à tarte silicone de 28 cm de diamètre, mais un peu plus petit et un peu plus haut ça doit être bien aussi)
Tu découpes ta pâte en deux, tu étales un morceau en un disque aussi large que le fond plus les bords de ton moule. Il sera assez épais. Et tu le poses sur le moule. Tu mets la pâte restante et le moule au frais avec un film alimentaire pendant 20 mn soit le temps de préparer tes pommes.
Tu remplis un saladier d'eau et tu y presses le jus du demi citron.
Tu pèles tes pommes, les coupes en quatre ou en huit, comme tu veux, et tu les poses au fur et à mesure dans le saladier pour leur éviter de s'oxyder.
Préchauffe ton four à 180°.
Mets sur le feu une poêle assez grande, où tu fais revenir noisette les 50 g de beurre. Dès que tu entends le scchhhh, tu y verses tes pommes coupées et tu attends qu'elles dorent.
C'est l'étape qui te dit qu'une bonne pomme acide et dure genre pomme à cidre serait parfaite; il ne faut pas que la pomme se délite, elle doit rester ferme, donc tu fais attention en les retournant pour les dorer sur toutes les faces. Et puis, tu saupoudres la bonne càs de sucre qui va caraméliser les pommes. Un bonheur. Tu te réconcilies avec la mère la Terre, avec l'humidité qui met tout le monde à plat et la pluie qui noie tes myosotis et t'empêche de voir plus loin que le bout de ton nez.
C'est prêt.
Y a plus qu'à faire le montage: tu sors ton plat et ta pâte que tu étends à son tour, elle va faire le couvercle.
Tu poses le couvercle de pâte, tu pinces bien avec tes doigts, tu t'amuses s'il te reste de la pâte à faire des dessins sur le dessus...
Et tu enfournes 40 mn.
En fait, c'est un gâteau de grand mère. Un gâteau d'antan, avec des produits de base, simples, avec le travail des bras, le plaisir des odeurs. C'est à la fois une "pie" et un crumble.
Il pourra même servir à un pique nique, si tu fais bien attention de le démouler uniquement quand il sera froid.
Tiens, comme cette fois, là où on a pique-niqué dans une maison en bois toute neuve, sans eau ni électricité. C'était hier en fait.
Un pique nique où la maîtresse de maison prévoit de belles assiettes, de beaux verres, des bulles et du vin...à la bonne franquette sur des planches de bois, les enfants faisant du toboggan sur le tas de terre de remblai...du plaisir du plaisir encore du plaisir!
14 commentaires:
Scuse moi si j'interromps le discours fleuve, mais c'est pas Bramley les apples par hasard?
http://en.wikipedia.org/wiki/Bramley_(apple)
Celui la, j'avais envie de l'essayer aussi - c'est decidement un bon pote ce Nigel, un qui cuisine simple, comme j'aime.
Je suis sure que dans cette maison neuve dans la cave, il y a une princesse avec des monstres, des bouteilles et les poubelles...c'est des mangeurs de chips et chocolat qui ont confié ça à Alice....mais pour descendre la voir ( la princesse)....il faudrait de l'électricité.....héhéhé.....
tu as pensé à la coqueluche?....non, je ne fais pas de diagnostic à distance!....tout ce que je peux dire, c'est qu'une bonne tarte comme ça doit faire du bien pour tout!.....
Gracianne: pff quelle nouille...la fatigue!
Nopilouma, oui, la cave mystérieuse!!
Babeth: ça m'a empêché de dormir tellement j'y ai pensé mais non, finalement c'est une laryngite..très impressionnant!
Ben en tout cas, des recettes fleuves comme ça j'en veux tous les jours !!!!!!
J'aime Nigel :-)
Cette pie me rappelle celle qu'on rpéparait en classe en 6ème, première découverte de la cuisine anglaise, le choc :-)
J'aime ces gâteaux du dimanche, totalement réconfortants!
Ne raccourcis pas tes billets et viens plus souvent. Malgré tous vos problèmes de santé c'est un plaisir de te lire.
Quelle tarte aussi. L'odeur a dû satisfaire plus d'un nez fatigué!
Auré: en classe de 6ème? quelle chance!
Bénédicte, c'est gentil ça, merci beaucoup! oui, les nez ont aimé, c'est réconfortant comme tarte!
La cuisine lessivée de larmes ontologiques, je dis que peu de gens en sont capables. Il y a de l'âme dans ce que tu écris, photographies et cuisines, et tout autant d'âme (bretonne ;-)) quand on se balade à Quimper tous les deux...
PS les gens : C'est une championne en gateaux en chocolats.
J'ai quand même du aller vérifier le sens de "ontologique "...on peut aussi dire que c'est "tourner autour du nombril et finir par prendre du recul"...non?
En tout cas, merci ;-)
Moi j'arrive après la bataille, et visiblement je gère moins bien les nuits blanches que toi... parce que je n'arrive même pas à m'atteler à un "travail manuel constructif". Pour sûr, que ça délasse, pourtant... de même que ce billet tout entier délasse. Décidément je ne viens pas ici assez souvent (heureusement, tu n'es pas de celles qui postent deux fois par jour... je peux encore suivre le rythme). J'aime bien l'église, en bas, c'est où, en Bretagne ?
PS : désolée pour ce commentaire-fleuve
Natalia, si tu connais une ou un blogeur qui n'aime pas les commentaires fleuve, tu me dis.
C'est à Quimper et c'est même une cathédrale...une belle, grande et tout. elle a la particularité d'avoir sa nef pas dans l'axe, elle est tordue. La faute à l'eau...elle est en partie sur pilotis mais fallait trouver un sol dur quand même. Enfin, de mémoire, hein, ça fait longtemps que je ne l'avais pas vue de près!
Ah oui! non, je ne poste pas deux fois par jour, j'essaie de faire au moins deux fois par mois, mais c'est malbarre!
J'ai un super livres de gâteaux de ménage (bourré de britanniques recettes traduites! eh eh!), c'est bien ce que je préfère aussi.
Bon sinon, pour te dire que je me relance aujourd'hui même dans les madeleines-à-bosse-finalement-sans-bosse, et que je suis pas en mesure de t'aider dans ta quête de la madeleine-à-bosse-bien-avec-bosse. Voilà.
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